1) Noces de Sang du 09/02 au 16/04/2017
PUBLIK'ART - Stanislas Claude
10/02/2017
Noces de Sang A La Folie Théâtre, la passion envers et contre tout
D’un fait divers dans l’Andalousie de 1928, Federico Garcia Lorca rédigea une pièce marquée par le sceau de la passion et du souffle de la vie. Noces de Sang ravive un contexte de traditions contre lesquelles la jeunesse éprise de liberté se heurte inlassablement. Une jeune mariée choisit de quitter ses noces à cheval avec son ex-fiancé et la marche harmonieuse des choses bascule. Les comédiens et comédiennes s’impliquent corps et âmes dans un récit qui prend aux tripes.
De la liberté jusqu'à en mourir
2 comédiens et 2 comédiennes bousculent tout d’abord l’audience en osant le brassage temporel. Plusieurs générations familiales sont invoquées pêle mêle avant que le puzzle ne se remette subitement en place. Les rivalités s’exposent, les frustrations aussi et surtout les passions enfouies. Un couple beau comme le jour s’aime et va convoler en justes noces, pourtant le drame tapis dans l’ombre ne demande qu’à consumer la mariée et son ex-fiancé. Entre intermèdes musicaux et danses métaphoriques, l’intrigue dévale la pente inclinée de la vie et emporte les personnages avec elle. Entre l’incertitude initiale et le feu d’artifices final, les spectateurs prennent conscience de la force du propos et de la subtilité de l’auteur espagnol. La pièce aurait pu se contenter de dérouler une pelote romanesque, elle choisit de faire des noeuds et toute la troupe s’évertue à mener la barque sur des flots tumultueux.
Un jeu d’acteur fiévreux
La mise en scène fait le choix de l’épure avec une économie totale d’artifices. Quelques chaises côtoient des masques accrochés aux murs. Tout l’art des comédiens et comédiennes est invoqué pour faire vivre un récit d’amour et de liberté. Clarinette et violon agrémentent des plages introspectives avant que de faire émerger les grands tumultes des âmes. Ces Noces de Sang surprennent et impriment une marque indélébile dans l’esprit des spectateurs. En incarnant différentes générations de personnages, les comédiens montrent la permanence des sentiments amoureux, âges après âges. Par delà les contraintes familiales et les accidents de la vie, l’amour est éternel jusqu’à influencer les descendants.
Noces de Sang fascine par l’affrontement incessant des sentiments contre les traditions et l’implication des comédiens dans des personnages écorchés vifs. Une pièce à découvrir d’urgence à La Folie Théâtre!
JE N'AI QU'UNE VIE - GAF
Le 16/02/2017
Noces de sang, c’est l’histoire d’une mère que le sort a privé de son mari, de son fils ainé, qui vit pétrifiée à l’idée de perdre son second fils. C’est l’histoire d’une jeune femme, que son père veut marier pour gagner des terres et des bras. Une jeune femme qui n’a pas oublié son premier amour, mais il n’apportait pas de terres.
C’est une époque, quand des générations successives mères décharnées prévenaient leurs filles des brulures de l’amour. Et, génération après génération, elles se brulaient.
Noces de sang, c’est la vie, la vie c’est l’amour, la violence, la mort. Vida, pasion y muerte.
Noces de sang, c’est un fait divers qui a inspiré Federico Garcia Lorca, c’était au siècle dernier, j’ai connu ces femmes desséchées qui ne tenaient que par leur acidité. C’était hier dans nos contrées, c’est de nos jours, ici et là.
Noces de Sang, c’est un double combat, entre deux femmes, entre deux hommes, deux combats que personne ne gagnera, que tout le monde perdra, il n’y pas de gagnant, pas d’espoir, dans le texte de Garcia Lorca. Un peu d’humour ? parfois, quand on rit pour éviter de grincer.
On entre dans Noces de Sang par la compagnie La Grue Blanche, par l’affiche, le dessin de Liliana Rago, il y a tout dans ce dessin, la sensualité, l’amour, l’ombre de de la mort qui se profile.
Un beau travail de troupe, 4 acteurs pour une douzaine de rôles, de beaux masques. Un décor épuré, juste quelques accessoires accrochés sur des fils de nylon, pour laisser le plus de place pour la danse.
En intégrant la danse, la musique, La Grue Blanche m’a emmené dans une version animale et sensuelle, une version brute, coup de poing de la pièce de Garcia Lorca.
J’ai été sensible au jeu d’Hélène Hardouin, mère meurtrie et vengeresse, femme ignorée, à sa voix qui s’élève quand elle se met à chanter, surtout, elle transmet tellement d’émotions dans ses intonations.
J’ai été ultra touché par le jeu de Maïko Vuillod, à l’initiative du projet, ce jeu tout en tension que j’avais adoré dans De Lorca au Tango deux semaines auparavant, elle joue, elle danse le tango, elle joue du violon, elle incarne cette fiancée envolée à peine mariée, veuve avant que la nuit de ses noces soit écoulée, elle incarne cette fiancée avec une puissance hypnotisante, elle lui apporte sa passion pour le tango, sa vie avec le violon, peut être le souvenir de… Le jeu de ses yeux est magique, son regard change d’émotion en un unique instant, guettez son regard qui se décompose de photo en photo lors de la séance traditionnelle, vous comprendrez.
Emotions. La pièce est dans l’émotion.
Emotions transmises par la mise en scène, qui fait de la pièce un coup de poing, on prend des émotions à la volée comme un boxeur qui baisse son attention prend une volée de crochets, à droite, à gauche, je suis sorti groggy, chamboulé, touché, chacune avait porté.
Emotions transmises par le tango. La pièce est brute, sauvage, animale, sensuelle. La pièce est une succession de tangos, elle revient aux sources de cette danse, tango, milonga, danses des bordels sur le Rio de La Plata, danse animale et sensuelle, le tango c’est le désir, le désir inassouvi, comme le sont les désirs de chacun des personnages de Noces de Sang, aucun n’obtient ce qu’il désire.
Avec deux grands moments. Deux superbes moments de tension, de force, de combat. Un tango dansé à trois, Maïko Vuillod entre Erwan Zamor son mari légitime, et Romain Sandère, son amour revenu, la femme prise dans l’étau du désir et du devoir. Le combat à mort du mari légitime et de l’amour revenu, la haine est si semblable à l’amour, tension à nouveau qui fige la salle, jusqu’à cet instant où un petit couteau fera son oeuvre.
Et pourtant le monde est grand, chacun y avait sa place.
La salle a remercié la troupe de ce qu’elle lui avait donné par de longs applaudissements nourris et mérités.
LAGALERIE DU SPECTACLE
L’intelligence de la mise en scène est d’avoir mêlé tango et musique au jeu des comédiens. Le tango, danse de la passion par excellence, met en exergue les sentiments profonds bridés par la morale, qu’ils soient haine, amour, dégoût, jalousie ou fatigue de l’autre.
LACRITIQUERIE - Wesley BODIN
Une pièce aussi dramatique que poétique, douce et puissante à la fois.
SORTIRAPARIS
Hélène HARDOUIN, est stupéfiante. (...) C'est un spectacle émouvant, dont c'était ce soir la première représentation, et la salle était pleine et chaleureuse.
MAIS QUOI ?
Enfin une jeune compagnie qui ose surprendre en créant vraiment ! Le résultat est plus que positif ! (...) Dès l'entrée des comédiens, j'ai eu l'impression de me retrouver à la Carbonería à Séville quand les artistes s'installent et commencent leurs palmas. Les chorégraphies de tango ajoutent sensibilité et tension. (...) Une adaptation digne d'un Lorca ! C'est à encourager vivement !
LA PARISIENNE LIFE
La Compagnie La Grue Blanche présente une adaptation réussie du poète et dramaturge Espagnol et arrive très bien à rendre intemporelle cette œuvre datant tout de même de 1932. (...) Vous serez happés par cette tragédie (...) et vous serez bluffés par le jeu des comédiens mais aussi par leur polyvalence. (...) "Noces De Sang" plaira autant aux puristes qu'aux néophytes !
ARKETING BLOG
Notre avis : Les Noces de sang est une réalisation assez saisissante. (...) Le jeu des acteurs est impressionnant. (...) Le tango s’intègre également très bien au cadre pouvant exprimer l’amour, la haine, la joie, la rage.
SPECTATIF - FREDERIC PEREZ
L’évasion vers un onirisme hispanique marqué, l’exposition des passions de l’amour et la présence du fantastique dans les situations se retrouvent ici dans un parti-pris volontariste qui mérite d’être salué.
MON PARIS CULTUREL - CAMILLE LHOST
On est, dès les premiers mots, épris de cette histoire. (...) Bien que Garcia Lorca ait écrit ce texte en 1933, le sujet semble très contemporain."
2) De Lorca au Tango les 2, 5 et 6 Février 2017
JE N'AI QU'UNE VIE - GAF
2 février 2017
Maiko Vuillod est entrée en scène, elle a caressé son violon et elle a chopé mon cœur, sans le lâcher pendant 40 minutes. Elle a créé une connexion, une empathie, avec ses gestes lents et sensuels, avec ses yeux, ses sourires.
Son jeu et sa danse hypnotiques et sensuels, ont su créé une tension, saisi l’attention de la salle, l’ont figée, retenant les respirations, pas un bruit, attentive comme rarement.
De Lorca au Tango, c’est l’histoire d’une femme, d’une rencontre, d’un amour. C’est de la séduction pure. Une femme qui rêve de lumière, en manque de lumière, qui rencontre la lumière. Elle a la forme de Yannick Lhermitte, danseur de tango barbu, et chorégraphe du spectacle. Une femme. Peu de mots, dits d’une voix douce, des corps qui dansent, dans le silence ou sur une musique prenante, deux tangos, l’un dans une tension langoureuse, le second épanoui et détendu, pour nous ramener à la réalité, nous faire atterrir sans trop de dommages. Reprendre nos respirations, retrouver notre souffle.
De Lorca au Tango, c’est du tango, superbe, plein de petits mouvements de corps serrés, de mai, de jambe, de pieds, j’aurais pu rester figé à simplement observer le mouvement des jambes qui se frôlaient et s’entrecroisaient. C’est de la danse, les corps sont plus éloignés, la distance crée une tension différente, mais la tension est là. Ce sont des mots, les mots de Lorca, de sa jeunesse, dits d’une voix sourde, une fois la voix s’élèvera, quelques grognements. De la musique.
Il y a tout ce que j’attends d’un spectacle à travers lequel, au fond, je remonte la chaine de mes racines. De la langueur triste, et de la tristesse langoureuse. Des regards durs et hautains, cassés d’un éclair dans les yeux. La vie, telle qu’elle est, cruelle et belle.
Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu’elle était adultère
C’était la Saint Jacques, la nuit
Les mots de Lorca, le Romancero Gitan, au coeur de ce spectacle hypnotisant, enivrant, addictif, saisissant. Voilà. Saisissant. C’est un spectacle saisissant
Le spectacle est court, 40 minutes, il se donne encore deux fois, en préambule aux Noces de Sang, à venir dans une dizaine de jours. C’est un superbe préambule, il m’a saisi par surprise, je ne savais pas vraiment ce que j’allais voir, je n’attendais rien.
Avec De Lorca Au Tango, la compagnie La Grue Blanche a mis la barre très haut. Je leur fait confiance pour transformer l’essai avec Noces de Sang.
Un grand bravo, un grand Coup de Cœur.
3) Voyage au pays des Kamis
Festival le Printemps des Pitchounes reportage France 3 local Metz 19/20 le 15/04/2015
..."Les kamis ou esprits hantent de leur mystère les légendes du Japon. Les deux contes réécrits ici pour la scène s'inscrivent dans cette tradition : un marchand qui s'égare aux prises avec une créature étrange, un samouraï solitaire qui lutte contre des fantômes. Loin d'être effrayant, le spectacle présente des moments contés, joués, un peu de musique, de danse, des marionnettes et même de combats.
Un mélange de formes scéniques qui cherche à montrer toute la richesse des arts et de la culture japonaise ..."
Françoise Sabatier-Morel,
Sortir Télérama 19 Juin 2013
DAUPHINE LIBERE - Martine Galati
Mercredi 7 novembre 2012
En ce mercredi journée des enfants, je vous invite à vous rendre au théâtre de Nesle, proche du boulevard Saint-Germain à Paris, et à y vivre un fabuleux Voyage au pays des Kamis.
Interprétés par Maiko Vuillod comédienne musicienne et fondatrice de la compagnie la Grue Blanche et, en alternance, par les comédiens danseurs Grégory Bonnault et Vincent Pradourat, ces contes japonais vous ouvrent les portes d'un monde merveilleux, étrange et magique, tout à la fois... où la poésie et la narration s'alternent avec une subtile élégance.
La sensibilité artistique et culturelle du Japon nous envoûte et nous charme tour à tour. Chaque élément qu'il soit artiste interprète, instrument de musique, marionnette ou du décor prend toute sa place et apporte à ce spectacle hors du temps une dimension quasi irréelle et en même temps très concrète...
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Voyage au pays des kamis4 novembre 2012 | Publié(e) par Laurent Schteiner | A ne pas manquer !, A ne pas manquer!, Articles,Contemporain, Théâtre
Le théâtre de Nesle nous convie ces temps-ci à un bien étrange voyage dans un Japon ancestral pour le bonheur des petits et des grands. Cette invitation au voyage à travers deux contes nous plonge dans une atmosphère particulière où couleurs et sonorités se fondent pour donner un spectacle envoutant de toute beauté.
C’est dans cette magnifique salle du Nesle que nous sont contées ces deux histoires qui convoquent « des kamis » ou créatures étranges qui, selon le Shintoïsme, sont les esprits facétieux de la Nature. Tapis dans les arbres, les rivières, les montagnes, ces êtres bienveillants ou malveillants sont tous dotés d’une certaine susceptibilité.
Assise sur une scénographie très sobre, la mise en scène s’avère pleine de sens. Metteur en scène et interprète, Maïko Vuillod anime elle-même cette promenade où marionnettes, musique et danse prennent forme sous nos yeux dans un passé constitué de geishas et de samouraïs. Les chorégraphies très fluides de ces contes sont exécutées par un danseur et accompagnées au violon par Maïko Vuillod apportant ainsi une touche de poésie et de mystère. Fascinant et envoutant !
Laurent Schteiner